Sur la route de Nairobi
Après avoir gravi des montagnes, traversé des vallées, cassé tout ce qui est réparable sur un vélo et franchi l'équateur, nous voilà arrivés à Nairobi, capitale du Kenya ! Revenons sur les dix derniers jours de notre périple.
Nous sommes partis de Busia, où nous avions écrit nos derniers articles, le mardi 2 septembre. Nous avions passé deux jours géniaux chez Emma, une américaine travaillant chez Innovation for Poverty Actions (IPA), avant de remonter sur nos vélos en direction du Nord. On peut se demander pourquoi, le Zimbabwe étant clairement au sud du Kenya !
Emma, notre meilleur hôte !
Eh bien car un autre cycliste qui avait fait le tour de l'Afrique en vélo, Jérémie (http://voyage.jeremiebt.com), dont le blog nous a beaucoup inspiré, nous a chaudement recommandé de traverser la vallée de Keryo (entre Kitale et Nyahururu), d'après lui sa plus belle route en deux ans. Les jambes encore légères, nous décidons donc de faire ce détour de 500 km pour rejoindre Nairobi !
Les deux premiers jours pour rejoindre Kitale sont assez classiques, sur des routes goudronnés et des paysages relativement connus. Une première nuit à camper dans le jardin de Chris, un Kenyan à qui nous sommes simplement allés demander si on pouvait dormir chez lui, puis chez la famille ultra accueillante de Charles avec qui nous avons des discussions passionnantes sur le Kenya, et nous voilà au bord de cette fameuse vallée.
Chris et Xav
La famille de Charles
A partir de là, nous ne le savons pas encore, mais nous n’aurons plus de réseau jusqu'à Nairobi. Nous entamons un périple splendide, complètement déconnecté du monde occidental et son confort ! Et pour preuve, les 8 jours suivants nous ne dormons qu'en camping sauvage !
L'entrée dans la vallée se fait par 6 km de descente, depuis une altitude de 2300 mètres, un petit bonheur avec des pics de vitesse à 64km/h. Mieux vaut profiter, le goudron ne sera bientôt plus qu'un lointain souvenir ! Une fois la descente finie, un seul constat : c’est magnifique.
Arrivée dans la vallée
Notre confortable 4 mètres carrés
Le midi, il fait trop chaud pour pédaler.
Pendant 6 jours, nous allons traverser des paysages divers mais tous autant dépaysants et grandioses. Des régions peu habitées, avec beaucoup de bétail et de terres inexploitées ou inexploitables. Plus de goudron, uniquement des pistes parsemées de trous et de cailloux, notre rendement mécanique n'est pas optimal... Beaucoup de montées également, avec 700 à 1000m de dénivelé positif par jour. Mais bien souvent, les montées se terminent par des vues incroyables sur la vallée, ce qui nous motive pour enchaîner la montée suivante.
Ici, les vaches font la circulation.
La vue au réveil ...
Bref nous continuons notre route, toujours autant en état catastrophique et sur laquelle on a du mal à dépasser les 15km/h en descente pour ne pas tout casser aux vélos... Arrivés au lac Bogoria, nous perdons une petite journée à cause d’un Xavier HS (fièvre, diarrhée, on vous épargne les détails), mais nous en profitons pour discuter avec la population locale. Pour l’anecdote, nous campions à un endroit que nous pensions être désert, mais qui etait en fait la route empruntée quotidiennement par toute la tribu pour aller chercher de l'eau au lac... Autre fait intéressant, les locaux habillés en tenue traditionnelle semblent avoir beaucoup plus peur de nous que nous d'eux, malgré leur nombre et leurs carrures plus impressionnantes que les nôtres.
Les deux jours suivants sont très éprouvants car particulièrement peu plats, mais nous amènent jusqu'à une réserve où nous côtoyons quelques girafes, zèbres et antilopes, plutôt sympathique !
Sympa la route !
Drôle d’accoutrement ! (Observez les petits cœurs sur le pull rose)
Salut les girafes !
Nous finissons enfin la route jusqu'à Nyahururu, avec un stop à Rumuruti où nous prenons notre première bière en 8 jours et un vrai repas ! Plus que 40km le lendemain matin jusqu'à Nyahururu, où nous décidons de finir la route jusqu'à Nairobi en matatu pour des raisons pratiques (être a Nairobi le weekend, route dangereuse car beaucoup de camions et peu intéressante) et physique, nous sommes globalement lessivés.
Avec plus de 900kms à notre compteur, nous voilà donc dans la ville principale de l'Afrique de l'Est, que nous comptons bien découvrir plus en détail !
Nyahururu est a 2500 mètres d altitude, la vallée aux alentours des 1000. Le climat n est pas le même !
Avant de conclure cet article, faisons un petit éclaircissement : que mangeons-nous ? Le matin, pain de mie et biscuits achetés dans les villages, avec quelques bananes voire des mangues. Le soir, sandwich de pain de mie avocat et éventuellement tomates, mais on blâme les tomates pour la maladie de Xavier donc on arrête... Avec en dessert ... Banane ! Et le midi, nous nous arrêtons toujours dans des "hotels" , sorte de petit boui boui locaux qui servent à manger pour moins de 1€ par repas. Et tous les midis, c’est plat à base de farine de maïs (de l'Ugali, sorte de condensé de farine de maïs elle même condensée, pas excellent, ou des chappattis, disons des crêpes bien denses à la farine de maïs) avec des haricots ou des épinards locaux. On est vraiment heureux les jours où on trouve du riz, et retrouver de la viande à Nyahururu fut un réel plaisir !
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