L'Ouganda, perle de l'Afrique ?

L’Ouganda est donc déjà fini pour nous. Cela semble être la bonne occasion pour revenir plus précisément sur ce que l’on a pensé de ce pays. Évoquons tout d’abord les populations : loin des clichés d une Afrique dangereuse, il a régné lors de notre traversée un réel sentiment de sécurité. Les populations sont très chaleureuses, et surtout très surprises de voir des blancs passer par chez eux dans des endroits aussi reculés. Alors voir des blancs a vélos, imaginez l’enthousiasme ! En permanence nous nous faisons interpeller par un terme : « Muzungu », homme blanc en Swahili – mais utilisé dans toute l’Afrique de l’Est. Partout on nous demande “How are you Muzungu ? “ et leur répondre “ I am fine. How are you ? “ leur fait décrocher un beau sourire ! (cela dit, ils répondent encore souvent “I am fine how are you ?”et ca peut durer longtemps...).

Le plus incroyable encore est l attitude des enfants envers nous. Ils crient quand ils nous voient, ils ont un peu peur quand ils nous parlent et ils sourient de toutes leurs dents très blanches lorsqu’on leur dit le moindre mot (à une exception près, une fillette qu’on a fait pleurer parce qu’elle s est cru assez brave pour crier Muzungu, mais pas assez pour qu’on lui réponde “how are you ?”). Notre record : en s’arrêtant acheter à manger à Bude, tous les enfants du village nous courent après. Autour de Bidou et des deux vélos plus de trente enfants étaient rassemblés, à ne rien dire ni rien faire, juste curieux de voir un Muzungu de si près avec son beau vélo. Parce que chez eux, les vélos ne sont pas exactement pareils …

L'euphorie autour de Bidou.

Les vélos ougandais, rouillés et sans transmission.

Evidemment, ces rencontres-la sont très superficielles. C’est pourquoi il est vraiment intéressant de faire du couchsurfing pour avoir de profondes conversations avec nos hôtes. Cela dit, nous avons aussi eu l occasion de discuter plus longuement avec des personnes trouvées par hasard. En visitant la mosquée Kadhafi, un exilé congolais (donc francophone) est venu nous parler de sa vie dans les camps, avec 15 kgs de maïs par personne par mois… Au temple Bahaï, (il n y en a que 8 au monde) religion dont nous connaissions à peine l’existence, nous avons discuté une heure avec un gardien qui nous a expliqué la foi Bahaï : une vision du monde unifiée ou les prophètes des religions juive, chrétienne, musulmane, bouddhiste, hindouiste et zoroastrienne sont les 9 prophètes d’un seul Dieu, dont la parole est l’amour et la volonté d’une union complète de l’humanité (que c’est beau). Nous avons aussi eu ce Pasteur, spontanément venu nous voir lorsque Xavier réparait ses freins, et qui a fini par prendre Bidou par la main et réciter des prières pour que Dieu nous amène jusqu’au Zimbabwe sans embuches (il faut voir la vidéo prise par Xavier) ! Bref, une somme de rencontres de personnes d horizons divers, dont les seuls liens sont la curiosité pour ces deux blancs a vélo au milieu de l Afrique et leurs encouragements pour que nous arrivions au bout de notre projet.

Notre ami Bahai.

Le pasteur qui nous a bénis.

En plus de cela, les paysages de l’Ouganda sont magnifiques et très dépaysant. De la campagne aux forêts, on se sent ailleurs qu’en France. Les routes en terres rouges, les arbres inconnus et les palmiers omniprésents servent de rappels réguliers. On pourrait rajouter a cela les bruits inconnus de singes ou d'oiseaux, assez flippants lorsque vous campez dans un endroit en espérant que personne ne vous voie … Mais le gros plus lors de cette traversée, c est l’altitude. Pourquoi ? Parce qu’a l’altitude de l Ouganda (plus de mille mètres), il ne fait pas trop chaud et il y a très peu de moustiques ! Une seule piqure pour Xavier, zéro pour Bidou !

Une vache en plein milieu de Kampala, rien de plus normal !

Routes en terre rouge et paysages magnifiques (Et Xavier ...)

Malgré tous ces bons côtés et le plaisir que fut la traversée de l’Ouganda, cela ne nous fait pas oublier un autres aspect : celui d une Afrique à deux vitesses, avec l’immense majorité de la population toujours en première. A côtés de quartiers pour expats et riches Ougandais à Kampala, il est difficile de ne pas être marqué par la pauvreté des Ougandais. Cela se traduit par des techniques d’agriculture n’ayant pas évoluées depuis des siècles, des habitations relativement précaires, des longues journées de travail, un temps et une énergie considérable à pomper puis transporter de l’eau sur des longues distances, et surtout une difficulté permanente à financer l’éducation des enfants. A côté de ca, une pseudo couverture médicale universelle et le coût assez faible de l’alimentation grâce à une importante production locale permet à la population Ougandaise de ne pas être la moins bien lotie du continent.

Posséder une vache (comme Meddi, notre deuxième couch surfer) est impossible pour la grande majorité de la population.

Attendre le bus avec ... sa chèvre ! Rien à signaler par ici.

Evidemment, le fossé entre la richesse des Ougandais et celle qu’ils s’imaginent que nous avons complique le contact. Certains locaux se sont montrés assez froids avec nous. Mais dans la grande majorité des cas, un regard suspicieux se transforme vite en franc sourire si tôt que nous leur adressons un jovial « Oliotia » (bonjour en Luganda).

L'Ouganda est donc bel et bien terminé. A bientôt pour de nouvelles aventures kenyannes !

Comments

[claire crouz]

C'est un plaisir de vous lire :) Votre aventure a l'air riche en tous points.. Bon périple!

[Maman Bidou]

Merci pour ces nouvelles et ces articles sur votre périple et toutes ces belles rencontres !continuez à nous envoyer de belies images et de beaux sourires

[Les Guiguis d'orsay]

Bravo les jeunes ! Continuez à nous envoyer toutes ces impressions, grâce à vous nous voyageons aussi !